Publications de l’année sur les verres bioactifs (BAG)

Publications de l’année sur les verres bioactifs (BAG)

Le 1er article intervient à la suite du programme européen BIODENSOL (n°608197) et est paru dans International Endodontic Journal avec la collaboration du LMI et de la société anglaise LUCIDEON Inc.

Résumé

L’objectif de cette étude était d’évaluer in vitro l’effet de deux nouveaux verres borosilicatés à séparation de phase - un sans aluminium (PSBS8) et un contenant de l’aluminium (PSBS16) - dans un système SiO2-B2O3-K2O-CaO-Al2O3 sur les cellules de la pulpe dentaire ; et de comparer leur bioactivité et leurs propriétés mécaniques à celles d’un ciment verre ionomère (CVI) conventionnel, le FUJI IX.

Les résultats ont révélé que les deux verres borosilicatés ont amélioré les rapports de viabilité cellulaire à tous les stades des tests de contact direct et indirect : après 3 jours de contact, le PSBS8 a montré un taux de viabilité plus élevé (152%) par rapport au PSBS16 contenant de l’aluminium (145%) et aux particules de CVI conventionnel (117%) (Figure 1).

Figure 1: Activité métabolique des cellules pulpaires en contact direct de particules de borosilicate après 1, 3 et 5 jours (n = 9) (* p < 0,05 ; ** p < 0,001).

Le ciment préparé à l’aide de PSBS8 a montré des valeurs de dureté Vickers significativement plus élevées (p = .001) que celui préparé avec le PSBS16 (46.6 vs. 36.7 MPa). Après 24 heures de maturation, le PSBS8 (sans aluminium) a montré une résistance à la flexion de 12.9 MPa par rapport à une valeur de 16.4 MPa pour le contrôle commercial. La résistance du PSBS8 sans aluminium était supérieure à celle du PSBS16 avec aluminium après 1 et 7 jours de maturation (p = .001).

Le verre bioactif (BAG) au borosilicate sans aluminium (PSBS8) améliore la viabilité, l’étalement et la bioactivité acellulaire des cellules pulpaires que le CIV conventionnel et le verre borosilicate expérimental contenant de l’aluminium (PSBS16).

Figure 2: Images confocales montrant la morphologie et l’étalement des cellules pulpaires en contact des différents matériaux.

Le 2ème article sur les propriétés et les applications cliniques en dentisterie restauratrice et en endodontie est la suite de celui paru en 2021 dans BioMatériaux Cliniques.

Résumé

Les thérapeutiques en odontologie restauratrice et en endodontie s’orientent très clairement vers l’utilisation de matériaux biocompatibles, et mêmes bioactifs, afin de stimuler les processus de réparation tissulaire. Les matériaux bioactifs, en particulier les verres bioactifs (BAG), s’inscrivent très précisément dans cette logique. L’objectif de nos thérapeutiques est de mettre en œuvre des matériaux de restauration permettant de préserver les tissus dentaires dans une approche non invasive et/ou minimalement invasive. Dans le cadre des thérapeutiques de préservation de la vitalité pulpaire, les matériaux bioactifs sont essentiels à la stimulation de la capacité sécrétoire des cellules pulpaires et à la formation d’une barrière minéralisée.

Les BAG, après avoir démontré leurs propriétés biologiques en médecine, suscitent aujourd’hui un intérêt grandissant en odontologie. En effet, ils sont étudiés comme nouveaux matériaux (vernis, résine de scellement…) ou intégrés à des biomatériaux déjà existants (BiodentineTM au contact de la pulpe dentaire) afin d’ajouter ou de potentialiser certaines propriétés : reprécipitation in situ (voir figure ci-dessous), propriétés antibactériennes…

L’objectif de cet article est d’aider les praticiens à mieux comprendre les mécanismes et les propriétés inhérentes aux produits à base de BAG dans deux disciplines : la dentisterie restauratrice et en endodontie. Du fait de leurs nombreuses propriétés, les BAG offrent des perspectives cliniques intéressantes. Des produits contenant des BAG sont également disponibles ou en cours de développement dans d’autres disciplines odontologiques, en particulier en chirurgie orale, maxillo-faciale et en parodontologie : matériaux de comblement osseux, revêtement de surface implantaire…

Images MEB de comblement de la structure en nid d’abeille de l’émail (A-B) et oblitération des tubuli dentinaires (a-b) après application de BAG expérimentaux.

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